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Par Alexis-Giacomoni le 25 Septembre 2023 à 13:17
Ce Mardi 26 septembre 2023 ce sera l'Equilux pour la Corse.
Kezaco ? Oo
Vous pensiez que l'équinoxe était le moment ou le jour et la nuit étaient égaux ?
En réalité ce n'est pas tout à fait le cas. Le jour et la nuit sont PRESQUE égaux...
La date exacte de cette équilibre jour/nuit est décalée par rapport aux équinoxes, mais également différente selon la latitude de votre lieu.Explication :
Qu'est-ce qui défini la durée du jour ? Dans une certaine logique mathématique, ce serait le passage du centre du Soleil à l’horizon. En réalité, nous nous fixons sur le moment ou le bord supérieur de notre étoile touche cet horizon.
Au lever, le premier "rayon de lumière" est donc celui du bord supérieur, mais au coucher c'est également le cas.De manière générale et dans ce cas précis durant l’équinoxe, le temps que met le Soleil à se coucher, à partir du moment ou le bord inférieur touche l'horizon et le temps que le bord supérieur disparaisse, quelques minutes se sont écoulées. Si l'on tient également compte de la réfraction atmosphérique (la capacité de l'atmosphère à dévier la lumière), il y aura également de fortes variations selon la turbulence. La durée du jour durant une équinoxe est donc en réalité plus longue que celle de la nuit.
Mais il y a quand même deux jours par an ou l'égalité est très serrée :
Infos pour différentes latitudes (approximatif) :
60° Nord 18 Mars 25 Septembre
55° Nord 17 Mars 25 Septembre
50° Nord 17 Mars 25 Septembre
45° Nord 17 Mars 25 Septembre
40° Nord 17 Mars 26 Septembre
35° Nord 16 Mars 26 Septembre
30° Nord 16 Mars 27 Septembre
25° Nord 15 Mars 27 Septembre
20° Nord 14 Mars 28 Septembre
15° Nord 12 Mars 30 Septembre
10° Nord 08 Mars 04 Octobre
5° Nord 24 Février 17 OctobreÉquateur : Pas d'Equilux !
5° Sud 14 Avril 29 Août
10° Sud 1er Avril 10 Septembre
15° Sud 28 Mars 14 Septembre
20° Sud 26 Mars 16 Septembre
25° Sud 26 Mars 17 Septembre
30° Sud 24 Mars 18 Septembre
35° Sud 24 Mars 19 Septembre
40° Sud 23 Mars 19 Septembre
45° Sud 23 Mars 19 Septembre
50° Sud 23 Mars 20 Septembre
55° Sud 23 Mars 20 Septembre
60° Sud 22 Mars 20 SeptembreEncore une croyance erronée qui perdure !
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Par Alexis-Giacomoni le 28 Juillet 2023 à 15:07
*** Le berceau des étoiles ***
Notre histoire commence dans un nuage de gaz interstellaire, une nébuleuse paisible voyageant dans l'un des bras spiraux de notre galaxie, parmi des milliers d'autres nébuleuses. Près d'elle, des étoiles massives, impatientes d'atteindre leur stade ultime, rendent leur dernier souffle dans un feu d'artifice prodigieux: une supernova.Notre nuage, composé à 98% d'Hydrogène, l'élément primordial de l'Univers, se retrouve alors enrichi de nouveaux éléments (Carbone, Oxygène, Fer...), créés puis disséminés dans l'Univers par la mort violente de ces étoiles massives.
4,5 milliards d'années avant notre ère, lassée de sa valse autour du centre galactique, voilà que notre nébuleuse, bousculée par le choc d'une nouvelle supernova, se met à se contracter sous l'effet de sa propre masse, créant ainsi une sphère de matière voyant son cœur s'échauffer au fil du temps, pour donner naissance à une protoétoile. Sous l'effet d'une rotation intense, la matière non utilisée pour nourrir ce futur Soleil, allait se voir compressée en un disque protoplanétaire.
Au sein de ce système, on retrouve du gaz et des poussières résiduels, imitant leur maître et se regroupant par un phénomène d'accrétion. Ce lent processus a vu apparaître de minuscules gravillons s’agglutinant les uns aux autres, donnant naissance à des cailloux, puis à des rochers et enfin à ce que l'on appelle des planétésimaux (des prototypes de planètes).
Le processus se poursuit créant les premiers astéroïdes. Certains d'entre eux, d'une taille plutôt modeste, ne dépasseront pas ce stade et erreront dans le futur système solaire, cherchant désespérément une place attitrée. D'autres, plus ambitieux au contraire (dépassant plusieurs centaines de kilomètres de diamètre) vont passer par un stade de remodelage, initié par la gravité, et vont ainsi atteindre leur équilibre hydrostatique, leur permettant de conserver une forme sphérique.
Les premières planètes viennent de naître !
S'ensuit une réorganisation, un ménage orchestré par le Soleil, décidant de qui restera près de lui, et de qui sera assez mature pour vivre une vie plus solitaire, éloigné de sa chaleur.C'est ainsi qu'aujourd'hui nous retrouvons les fragiles planètes de roche (les telluriques) au plus près de notre étoile, alors que les géantes gazeuses telles que Jupiter ou Saturne ont été poussées (peut-être avec consentement) vers des zones plus fraîches, là ou leur rôle de sentinelle leur permet de veiller sur notre si précieuse planète Terre.
Au final, nous sommes tous nés dans la même nébuleuse, le berceau des étoiles.- Alexis Giacomoni
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Par Alexis-Giacomoni le 12 Juillet 2022 à 20:38
En ce mardi 12 juillet 2022, c'est avec un accueil exceptionnel et plein d'espoirs scientifiques que nous découvrons enfin les premières images du télescope spatial James Webb, qui nous offre des vues époustouflantes et inédites de divers objets que nous redécouvrons avec émerveillement :
Le Premier Champ Profond de Webb - "Webb's First Deep Field"
Image époustouflante d'un premier Champ extrêmement profond, la plus détaillée à ce jour. Ces points lumineux (excepté ceux avec des aigrettes) sont des galaxies situées, pour les plus lointaines d'entre elles, à 13 milliards d'années lumière.
La première cible est donc comme prévu l'amas SMACS 0723 situé à 4,6 milliards d'années lumière et contenant des milliers de galaxies. Cet amas a demandé "seulement" 12,5 heures de pose à l'instrument NIRCam qui a permis de réaliser une image composite à partir de clichés pris dans différentes longueurs d'ondes. Une seule demi-journée pour un tel résultat !
Cette photo ne représente qu'une infime portion de ciel. Imaginez que ce champ tienne dans un grain de sable posé sur votre pouce et bras tendu vers le ciel. Avec le télescope Hubble nous comparions plutôt cela à une tête d'épingle...
La masse importante de ces galaxies laisse apparaître un incroyable effet de mirage gravitationnel. Les arcs de lumière et les galaxies difformes, sont des artefacts lumineux créés par cette masse importante de galaxies en avant plan, qui font dévier la lumière venant d'objets plus lointains (près de 13 milliards d'années lumière), les rendant visibles et multipliant même leur image.
Caldwell 74 (ngc 3132) - La nébuleuse de l’explosion en huit ou l’anneau austral à environ 2000 années-lumière
Cette nouvelle image y dévoile un objet déjà bien connu grâce aux photos du télescope Hubble. Il s’agit d’une nébuleuse planétaire, une étoile de type solaire en fin de vie et ayant envoyé une grande partie de sa matière dans l’espace sous forme d’une bulle laissant à nu le cœur de l’astre sous forme d’une naine blanche, un astre d’environ la taille de notre planète.
Grâce aux images de James Webb nous avons désormais une vision beaucoup plus étendue de la nébuleuse planétaire et surtout nous y voyons le compagnon de cette naine blanche qui arrive peu à peu lui aussi en fin de vie et finira par développer sa propre nébuleuse planétaire au sein de ce système binaire.
Première image : Hubble
Deuxième et troisième image : James WebbCrédits: NASA, ESA, CSA, ESO and STScI
Zoom sur NGC 3324 – La nébuleuse Gabriela Mistral à 7600 années-lumière
Cette zone de la nébuleuse fait partie du complexe appelé Gabriela Mistral (du fait de la ressemblance du creux de la nébuleuse avec la chevelure de la poétesse chilienne) lui-même faisant partie de la chaotique nébuleuse de la Carène (NGC 3372). Un environnement riche en gaz et poussières très connu pour ses formations d’étoiles très massives.
Cette nouvelle image révèle de manière exceptionnelle des zones de formation d’étoiles qui étaient autrefois masquées sur les anciens clichés (à comparer avec les photos ci-dessous)
Première image : Hubble
Deuxième : James Webb
Troisième image : ESO La silla telescope
Quatrième image : Gabriela MistralCrédits: NASA, ESA, CSA, ESO and STScI
Le quintette de Stéphan - NGC 7317, NGC 7318a, NGC 7318b, NGC 7319 et NGC 7320
Cette nouvelle image montre un groupe de 5 galaxies (dont certaines en interaction) qui sont en réalité sur trois plans différents. Ce groupe est très célèbre et régulièrement photographié, mais aujourd'hui le télescope spatial James Webb révèle le Quintette de Stephan avec un nombre impressionnant de détails totalement inédits. Pour obtenir cette vue exceptionnelle, une mosaïque de 1000 images individuelles a été créée pour un total de plus de 150 millions de pixels. Les informations de Webb fournissent ainsi de nouvelles informations sur la manière dont les interactions galactiques peuvent avoir entraîné l'évolution des galaxies dans l'univers primitif.
Première image : Hubble
Deuxième image : James WebbCrédits: NASA, ESA, CSA and STScI
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Par Alexis-Giacomoni le 19 Mars 2021 à 15:01Bonjour à tous !Aujourd'hui, quelques mots sur le phénomène récurrent du printemps et de l'automne :
La lumière zodiacaleDans l’environnement proche du Soleil, de discrètes particules de glace, de silice et de carbone (les météoroïdes), issues principalement des comètes joviennes (venant des environs de Jupiter), voyagent entre les planètes et tombent en spirale vers notre étoile.
Vu depuis la Terre, et principalement sous nos latitudes, ce nuage de poussières éclairé par la lumière solaire, donne naissance à un phénomène de photométéore nommé la lumière zodiacale.
Celle-ci peut être observée idéalement dans les périodes qui suivent ou qui précèdent la fin ou le début du crépuscule astronomique, comme une pâle lueur de forme élancée, presque triangulaire et pouvant être confondue avec les lumières d’une ville lointaine ou la voie lactée.
La lumière zodiacale suit le plan de l’écliptique (le plan de l’orbite terrestre) ainsi que la bande zodiacale (d’où son appellation) et peut donc être observée soit 1h/1h30 avant le lever du Soleil direction plein Est en automne (idéalement de mi-septembre à mi-octobre), soit 1h/1h30 après le coucher du Soleil direction plein Ouest au printemps (idéalement de fin mars à mi-avril).Pour avoir le plaisir d’observer ce phénomène, l’œil nu est l’instrument de prédilection mais les conditions d’observations doivent être de qualité : loin des lumières de la ville, horizon dégagé, ciel clair et absence de Lune. L’éclat de la lumière zodiacale peut monter en moyenne jusqu’à 45 degrés de hauteur dans de bonnes conditions, mais elle reste assez faible. En France, elle est de plus en plus difficile à observer à cause de l’augmentation de la pollution lumineuse. C’est donc loin des villes, en altitude sous le ciel bien noir des montagnes Corses, que nous avons le plus de chances de l’apercevoir.
Pour ceux qui souhaitent aller plus loin et en garder un souvenir, vous pouvez également la photographier. Votre appareil photo saura toujours mieux capter les nuances qui auraient échappé à vos yeux.
Voici quelques conseils de prise de vue:Utilisez un appareil reflex que vous passerez en mode manuel (les bridges et autres appareils génèrent trop de bruit numérique et vont noyer la lueur), choisissez un objectif grand angle (de 10 à 20 mm de préférence), utilisez une grande ouverture pour votre diaphragme (entre f/1.4 et /f/3.5) et faites diverses poses allant de 20 à 45 secondes pour des étoiles ponctuelles, à une sensibilité de 800 à 3200 isos (selon votre modèle et le bruit généré par sa sensibilité). Il est obligatoire d’utiliser un trépied stable ainsi qu’une télécommande ou un intervallomètre afin d’éviter les vibrations et le bouger lors de la longue pose.
Cliquer sur l'image pour l'agrandir.
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Par Alexis-Giacomoni le 8 Août 2020 à 23:08
Chaque année, aux mois de juillet et d’août, se produit un événement très médiatique
pour les passionnés d’astronomie ou les curieux/amoureux de la nature: la pluie de météores des Perséides.Appelée aussi les « Larmes de Saint Laurent ». Il s’agit d’un essaim de météoroïdes (de fins débris d'astéroïdes ou de comètes) né et alimenté par les différents passages de la comète 109P/Swift-Tuttle, portant fièrement le nom des deux astronomes Lewis Swift et Horace Parnell Tuttle.
Chaque comète (de gros blocs de glace et de roche) traversant le système solaire, laisse derrière elle une gigantesque traînée de poussières, des particules appelées météoroïdes et dont la taille est comprise entre celle d'un grain de sable et celle d'un petit caillou (plus gros à quelques exceptions). Chaque année, à la même période, lorsque la Terre traverse cet essaim, les météoroïdes entre en collision avec les différentes couches de notre atmosphère à près de 200 000 km/h et donnent naissance à des astrométéores, appelés également "étoiles filantes", bien qu'il n'y ait aucun lien avec ces astres.
Le courant de météoroïdes rencontre notre planète entre le 20 juillet et le 25 août, avec un pic d'intensité entre le 11 et le 15 août et un maximum aux alentours du 12 août (à +/- 2 nuits). Le pic diminue d'année en année, mais la période propice pour 2023 aura lieu le dimanche 13 août entre 4h et 23h. Une autre période particulièrement active pourrait se produire le lundi 14 août entre 3h et 4h45.
Les perséides portent le nom de la constellation d'où elles semblent provenir (le radiant); Persée dans ce cas précis.Les pluies de météores étant imprévisibles, il est doublement recommandé de répartir ses observations sur une période de 24h à 48h avant et après le pic. Enfin, certaines perturbations récentes de la trajectoire de la comète ont donné naissance à des essaims isolés qui peuvent nous surprendre et augmenter le taux horaire, de manière très brève.
A surveiller donc...--------------------------------------------------------------------------------------
Pour la petite histoire :
Le pic de cet événement céleste, se rapproche du jour où l’on célèbre le martyre de Saint Laurent, diacre du pape Sixte II, mort le 10 août 258 à Rome. Pendant son supplice, le Saint aurait versé des larmes remarquables, destinées à errer dans les cieux pour ne redescendre sur Terre que la nuit du 10 août de chaque année. D’où la croyance populaire selon laquelle, en observant un météore (en regardant les "larmes" de Saint Laurent donc) nous voyons nos vœux se réaliser.
La pluie des Perséides est l’essaim le plus populaire de l'année étant donné qu'il se produit lors de la période estivale (pour le nord), mais contrairement à une croyance persistante, le ciel d’été n’offre pas plus d’objets à observer et n'est pas le plus beau, mais il est plus agréable de sortir de chez soi du fait de la douceur de ses nuits ;-)Les pluies de météores ne sont pas rares, bien au contraire. Plusieurs d'entre elles illuminent notre ciel tout au long de l'année ("Géminides" mi-décembre, "Léonides" mi-novembre, etc.) et il ne faut donc pas attendre les Perséides et les "Nuits des étoiles" pour sortir et profiter du spectacle.
Observation des étoiles filantes :Pour observer une pluie de météores, inutile de se désespérer à trouver un télescope, le plus gros du spectacle se produira sur la totalité du ciel (un télescope réduisant votre champ de vision, vous louperez forcément le spectacle). S'éloigner des villes et de leur pollution lumineuse reste le réflexe le plus important à avoir. Ensuite, la meilleure période horaire d'observation se situe entre 2h et 6h du matin, car c'est à ce moment-là que nous regardons droit devant nous dans l'espace et recevons donc beaucoup plus de poussières météoritiques (imaginez des flocons de neige virevoltants autour de vous lorsque vous roulez en voiture. Sont-ils plus nombreux sur le pare-brise arrière ou celui de devant ?
Vos yeux, une chaise longue et des vêtements chauds seront vos meilleurs alliés (les nuits sont parfois fraîches, même l'été, et l’humidité a vite fait de décourager les plus téméraires). Si votre point d'observation est situé dans une zone parfaitement sombre, pensez à emporter une lampe rouge, afin de ne pas perdre votre acuité visuelle nocturne.Bonnes observations à tous !
Cliquez sur l'image pour agrandir.
Bolide au dessus du mont Gozzi, vu depuis Afa.
Crédit photo : Alesiu Giacomoni
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